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NTR

Histoire de la marque

NTR est née dans l’urgence. Des thèmes qui me hantent.
L’acquisition d’un vêtement marque un point de départ, qui réanime quelque chose en nous.

Le travail du temps sublime un vêtement NTR et vous rend personnage de votre propre récit. Des mémoires se tissent dans chacun de ses plis au gré des histoires que vous incarnerez grâce à lui.

Le projet initial « Sabotage » est inspiré des souvenirs d'enfance brisés, j’ai rendu hommage à une petite fille qui a évolué trop vite, dans un monde cruel. Le sentiment de confusion à l’égard des poupées perdure : malsaines ou candides ?

Comme réponse, une silhouette protectrice et conquérante ayant aiguisé ses sens, forgée son armure. L’Armure jean. Vous ne vous en séparerez pas. Elle résistera aux flammes de l’enfer.

Photo de portrait Noémie
Noémie Tissot-Rosset
NTR

En vous parant d’un vêtement NTR : vous portez l’agressivité sur vous. Vous devenez le reflet de la brutalité du monde qui vous entoure, mais par la même occasion vous la purgez, tel un phénomène de catharsis.

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Noémie Tissot-Rosset, j’ai 24 ans. Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire, j’ai intégré une MANAA au lycée Paul Poiret à Bastille, et j’ai ensuite obtenu le diplôme des métiers d’arts textiles option tissage dispensé jadis à l’école Duperré. J’ai travaillé pendant 3 ans pour une marque parisienne, puis j’ai créé NTR il y a 1 an.

Quel est le nom de ta marque ?

NTR est le nom de ma marque. Il peut se lire comme mes initiales : N oémie T issot R osset ou bien comme “narrations vestimentaires”. Dans ce projet, il y a une part importante de mon identité et donc de mon histoire. En le baptisant ainsi, il demeure dans l’ADN de la marque il y a une aura sombre due à la volonté de subversion.

Sabotage 2022 Vincent Binant 2
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Comment a commencé NTR ?

NTR est née dans l’urgence. D’une forte volonté́ d’exprimer ma vision artistique qui aborde des thèmes qui me hantent. Afin d’en conjurer le sort. Pour la naissance de la marque, inspirée des souvenirs d’enfance brisés, j’ai rendu hommage à une petite fille qui a évolué trop vite, dans un monde cruel. Le projet initial, “Sabotage / clinique SOS poupées malades”, illustre la perte brutale de l’innocence, le sentiment de confusion entretenu à l’égard des poupées : malsaines ou candides ?

J’ai choisi d’évoquer les déboires du culte de l’apparence féminine à travers ces figurines d’apparence humaine à la chair inanimée. Appropriation des diktats, pour avoir l’impression de maîtriser son corps de femme et ce qu’il véhicule, en récoltant finalement les dangers dus à la vulnérabilité et la naïveté puis tomber dans les pièges de l’illusion…

Trois mots pour qualifier ta marque ?

Agressive, sensuelle, sophistiquée. Mon univers est sombre et mystérieux, la terreur et la tendresse y coexistent.

En vous parant d’un vêtement NTR : vous portez l’agressivité sur vous. Vous devenez le reflet de la brutalité du monde qui vous entoure, mais par la même occasion vous la purgez, tel un phénomène de catharsis. Il s’agit d’inverser le miroir par une violence douce : une armure faite de tissu. La mode devient ainsi un moyen d’extérioriser ses peurs pour les transcender.

Vincent Binant SABOTAGE

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?​

Mes propres traumatismes et expériences personnelles sont une source d’inspiration que je ne cesse de décortiquer, mon regard sur ce que j’ai vécu est en perpétuel changement, ce qui me donne un spectre émotionnel dense. Je me considère comme une écorchée vive. Dans les faits, je ne m’inspire pas : je retranscris les choses qui sont urgentes à dire et mes émotions. Tout cela est complexe et informe, mais c’est mon travail de traduire le tout dans mes créations.

La musique m’aide à accomplir cette retranscription, elle me plonge dans une autre dimension, me transporte hors de la réalité : je vois des vêtements dans ma tête. Des silhouettes venues d’ailleurs, des images se subordonnent, à mon état presque état de conscience modifié / état de transe. En fait, la même silhouette revient incessamment : taille marquée, épaulettes, buste mis en avant, grands volumes sur le bas du corps et beaucoup de bijoux…

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J’aime les non-sens, l’absurdité, l’irrationalité. Ce sont des impressions que je retrouve / des sensations que j’éprouve lorsque j’observe le monde qui m’entoure, telle une étrangère.

Mon regard est attiré par le travail du temps sur les choses, et la façon dont elles peuvent, en dépit d’elles-mêmes, être détournées. Quelque chose qui est là et qui traverse le temps, et qui par la force des choses, se retrouve autre part, là où il est inattendu.

En tant que spectatrice du monde, j’analyse les uniformes des strates de la société et tente de comprendre les effets qu’ils produisent sur la personne qu’ils recouvrent.

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Les associations de style dans le métro sont parfois incongrues mais aussi audacieuses. Des films de Kubrick, Bunuel ou Lynch me donnent une envie soudaine et virale de créer des vêtements pour ce qu’incarnent ces personnages. J’aime m’inspirer du spectacle vivant, endroit où la représentation des corps et le statut des vêtements ont un sens complètement différent. Loin des rôles sociaux, sans aucun marqueur de hiérarchie si ce n’est coller à l’archétype du personnage joué par l’acteur. Peut-être que constituer sa garde robe, c’est esquisser son propre personnage.

As-tu une pièce favorite dans tes collections ?

Oui, il s’agît des scans corporels. Pour ces tops, il n’est pas question d’une structure vestimentaire (contrairement à l’armure jean), ici c’est le corps qui anime la matière en élargissant la maille et son motif, déforme ainsi la lecture du SCAN. Chacun de ces tops a subi une intervention graphique à l’aide d’outils détournés de leur fonction première. Le processus créatif des SCANS m’a permis d’exprimer des bribes d’histoires imagées à travers des objets évocateurs, des groupes de symboles. Chacun en fait sa propre lecture et ainsi se l’approprie en y trouvant son sens.

Shooting V. Binant
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Y-a-t-il une personne que tu adorerais voir porter tes vêtements ?

Oui, j’admire énormément Béatrice Dalle depuis toujours. Je suis allée la voir jouer aux folies bergères dans Elephant Man avec JoeyStarr (metteur en scène David Bobée) et elle m’a émue aux larmes. C’est mon modèle.

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As-tu une signature ?

Oui. Piquante. C’est la pointe du N et du R dans le logo, la pointe des finitions des coutures de l’armure… NTR c’est en quelque sorte ma personnalité : sinueuse, tordue, alambiquée, tourmentée. Maladivement perfectionniste et rigoureuse… C’est ce qui m’incite à diffuser mon style, dans les moindres parcelles de mon appartement haussmannien, et tous les détails de ma vie.

Je veux faire de ma vie une œuvre d’art totale, les vêtements ne tiennent pas par eux-mêmes, ils sont incarnés et résonnent dans un écrin qui leur fait écho (le vêtement ainsi que la décoration ne forment plus qu’un). Un grand récit dans lequel le décor et les costumes influencent, sans ombre, la destinée du protagoniste.

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Que veux-tu que les gens ressentent en portant tes vêtements ?

S’habiller en NTR c’est être indétrônable. Mes pièces déclencheront des réactions, elles sont vouées à susciter les interrogations ou l’admiration. Il faut donc que la personne qui porte une pièce NTR ne souhaite pas passer inaperçue.

Le vêtement doit être une maison dont les agencements permettent notre aisance et dont le style démultiplie notre confiance. C’est une mission dont je m’acquitte. Les vêtements peuvent inconsciemment assigner un rôle ou des projections sociales, mais ne devraient en aucun cas interférer avec la personne. Votre façon de vous habiller peut mener à une rencontre, une identification à un groupe ou à un devoir. C’est à vous de définir ce que vous souhaitez ressentir.

En somme, le vêtement est un simulacre, un langage de l’inconscient, et à la fois il matérialise la frontière entre soi et l’autre. Mon objectif est de créer des vêtements tels des armures contemporaines, élaborés et protecteurs, ne laissant personne indifférent.

La création mode est-elle un art ?

Le vêtement est ma réponse à la déception du corps. Nous n’avons aucun pouvoir sur ce corps mortel. En revanche, nous choisissons comment le dissimuler. Nos vêtements peuvent être des traîtres comme des alliés. Ils sont l’interface entre le monde et notre intimité. Nos choix vestimentaires ne sont pas anodins. Quand ils sont maniés à l’excellence ils deviennent un art, oui.

Le créateur de mode n’en peut rien sinon proposer des solutions d’habillement. Suggérer des tenues composées MAIS sur des corps semi-abstraits à l’apparence standardisée (le mannequin). C’est à chacun d’apprivoiser son corps et de cheminer vers les pièces qui sauront le mettre en valeur. C’est pourquoi je prône dans l’absolu, un retour au sur-mesure.

La mode fabrique le désir. Le nôtre, pour les vêtements dans lesquels nous rêvons de nous glisser, et le désir des autres sur ce corps habillé, sublimé qui devient, corps fantasmé. Peut-être bien que tout cela est un art…

Des conseils à donner aux jeunes créateurs qui souhaitent lancer leur marque ?

Il faut mettre en œuvre beaucoup de moyens et être prêt à faire de nombreux sacrifices. Si vous vous arrêtez avant de percevoir les premiers effets de vos efforts, alors vous n’êtes probablement pas fait pour cette aventure.

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