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Histoire de la marque

Omni est une marque de vêtements upcyclés imaginée par Clémentine Bosch. Omniprésent.e.s, Omniscient.e.s, Omnivoulant.e.s, Omnipuissant.e.s, Omnicréant.e.s. Voici les êtres qu’Omni souhaite représenter. Chaque modèle est fabriqué par la créatrice à Pantin, à partir de tissu destocké ou chiné.

« Ce n’est pas parce que c’est de l’upcycling que ça doit être boring ». Telle est la vision d’OMNI, ici parfaitement résumée par cette phrase de Kévin Germanier. En effet, si vous cherchez le basique parfait, ce ne sera pas ici. Pour s’inscrire dans la durabilité, je crois profondément que les pièces les plus extravagantes sont celles que l’on garde le plus longtemps, même si ce sont parfois celles que l’on porte le moins. On va les chérir, les soigner, les transmettre. OMNI Paris encourage chacun à ressentir un véritable amour pour chaque pièce achetée, quitte à n’en acheter qu’une.

Le concept d’OMNI, c’est donc un vestiaire pointu et responsable, fruit d’un sourcing et d’une fabrication française. Je parle à celle·eux qui n’ont pas peur d’expérimenter leur style et leur identité, celle·eux qui cherchent la pépite, qui acceptent de revenir à plus de lenteur et de raison, qui chérissent leur achat comme un trésor inestimable et le transmettent de génération en génération.

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Clémentine Bosch
Paris | OMNI

"Je vois les designers comme des archéologues du vêtement. Un vêtement, ça parle. J’ai besoin d’intellectualiser ce que je fais, donc le placement d’un détail presque invisible peut signifier quelque chose de très fort."

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis Clémentine Bosch, j’ai 24 ans et je suis née à Paris. C’est à l’âge de 7 ans que j’ai fermement décidé que je serai créatrice de vêtements ; c’est surtout le costume historique qui me passionnait. Après le bac, j’ai passé une Licence Professionnelle puis un Master dans deux écoles différentes de la capitale.

Quel est le nom de ta marque ?

J’ai très longtemps cherché un nom pour ma marque, sans même être bien sûre que j’allais en créer une, et je ne voulais surtout pas lui donner mon nom. J’ai donc arrêté de chercher. Dans mon portfolio d’entrée en Master, j’ai parlé de mon “omni-curiosité”. Un an plus tard, j’ai réalisé que c’était ça, le mot “Omni-”. Il représente pour moi la quête de sens que je veux insuffler à mes créations.

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Peux-tu nous en dire plus sur cette quête de sens ?

Je vois les designers comme des archéologues du vêtement. Un vêtement, ça parle. J’ai besoin d’intellectualiser ce que je fais, donc le placement d’un détail presque invisible peut signifier quelque chose de très fort. Sur la pièce finale de ma première collection, un zip orne la poitrine, ce qui signifie l’idée de maternité ; c’était une référence aux corsets d’allaitement anciens. Le fait de placer cette robe à la fin de mon défilé symbolisait l’idée de renaissance, de futur et d’espoir.

Comment a commencé OMNI ?

C’est quand j’ai entamé ma collection de Master que la possibilité de créer ma marque s’est vraiment imposée à moi. J’ai pris confiance en moi, en mes compétences, et je me sens aujourd’hui capable de proposer des produits. Surtout, j’ai réalisé après moultes expériences pro, positives comme négatives, que je souhaitais être ma propre boss pour y dédier mon temps et mon énergie.

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?​

Je suis une véritable éponge, donc l’inspiration peut venir de partout. Vraiment partout. Évidemment, le costume historique est une inspiration constante chez moi, j’aime jouer avec les anachronismes. Ce que j’aime c’est la sociologie du vêtement, son aspect politique et culturel. Hors mode, c’est l’actualité qui m’inspire, les nouvelles découvertes, les combats féministes, le cinéma bien sûr.

Peux-tu nous donner quelques exemples ?

Les mouvements sociaux surtout ; les colleuses et les iraniennes plus récemment. En ce moment, c’est le mouvement anti-chasse qui m’a inspiré, après avoir regardé une vidéo reportage de l’INA, qui était une grande métaphore filée entre la drague des femmes dans les années 70 et la chasse. Dernièrement, j’ai aussi eu des révélations esthétiques après avoir vu Titane de Julia Ducournau, et la Horde au théâtre du Châtelet. 

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J’ai tendance à toujours commencer par un croquis très rapide avant de débuter la création, je ne peux pas visualiser autrement. J’ai des kilos de pages de silhouettes que je n’ai jamais réalisées. J’adore voir les archives dessinées de Dior ou Lagerfeld. C’est une trace qui me paraît indispensable, et qui devient un trésor au fil du temps.

J’ai beaucoup d’admiration pour celles·ceux qui abordent directement le volume sur mannequin sans passer par la case dessin, mais j’en suis presque incapable. Ma méthode reste classique.

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J’ai beaucoup d’admiration pour celles·ceux qui abordent directement le volume sur mannequin sans passer par la case dessin, mais j’en suis presque incapable. Ma méthode reste classique.

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Trois mots pour qualifier ta marque ?

Combative. C’est l’énergie que j’aimerais que chaque personne sente quand iel voit/porte mes pièces. J’aime aborder les pièces comme des archétypes, et chaque collection raconte une histoire avec des personnages, comme un scénario. J’utilise mes créations pour véhiculer mes idées, mes principes et mes propres combats.

Upcyclée. Je ne me voyais pas créer des produits sans les inscrire dans un cercle vertueux. Je déstocke donc des tissus neufs que je trouve en IDF uniquement. Puis j’upcycle du textile d’ameublement chiné au détail auprès de particuliers (brocantes, applications de seconde main). J’aime profondément les contraintes que ce processus implique, et je suis une chineuse passionnée.

Qualitative. Je tenais à proposer un tailoring de grande qualité, ce qui prend du temps à développer. Je commence toujours par du moulage sur mannequin, je suis incapable de réfléchir à plat. Parfois, je me sers de mon armoire comme d’une banque de vêtements vintage que je peux utiliser comme base.

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As-tu une pièce favorite dans tes collections ?

Ma pièce favorite est un corsage lacé sur lequel j’ai posé près de 500 oeillets à la main durant 7 heures. Ensuite, j’y ai intégré plus de 50 mètres de cordons. Il s’adapte à tous les corps, et quand on le porte on ressent tout de suite une sorte de puissance. Je vais bientôt en créer une version simplifiée que je proposerai à la vente.

Photo by Kraaps
Edito Flanelle Magazine

As-tu une signature ?

Je me cherche encore chaque jour, donc je n’ai pas encore l’impression d’avoir une signature, même si l’on m’a déjà affirmé le contraire. Un jour, je vais avoir envie de minimalisme et le lendemain de démesure… Je pense que ma signature c’est de vouloir surprendre en associant des coupes, des matières et des couleurs qui ne sont pas faites pour se rencontrer.

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Photo by Mario Faundez scaled

Quels sont tes designers préféré.e.s ?

Ça change tout le temps. J’ai grandi en admirant les plus grands ; Gaultier, Westwood, Galliano. Aujourd’hui, comme tout le monde, je suis fan du travail de Daniel Roseberry chez Schiaparelli, mais aussi de Peter Do ou Charlotte Knowles. Mes préférences fluctuent constamment. Je peux littéralement pleurer de beauté devant une archive présentée sur une expo.

Y-a t-il une personne que tu adorerais voir porter tes vêtements ?

J’ai envie d’habiller Bonnie Banane, ou encore Paloma (Drag Race France).

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?

J’aimerais beaucoup travailler avec Maison Cléo, Rubi Pigeon ou encore avec Virginie Despentes.

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Selon toi, la création mode est-elle un art ?

Oui, et non. On ne doit pas oublier qu’une marque vit en vendant des produits, aussi élaborés et poétiques soient-ils. La mode est avant tout une industrie, même si elle est exposée au musée.

Y-a-t-il un aspect de la mode que tu n’apprécies pas ?

Le greenwashing. Qu’une entreprise ne veuille pas se responsabiliser d’un point de vue éthique dans le monde actuel, c’est déjà plutôt honteux, mais alors celles qui font semblant d’être engagées et qui prennent leur consommateurs·ices pour des imbéciles, ça me dépasse totalement.

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Que veux-tu que les gens ressentent en portant tes vêtements ?

Généralement ce qui revient déjà, c’est un sentiment de puissance. Et ça, j’en suis extrêmement fière.