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8IGB community clothing

Histoire de la marque

Marque inspirée de l'univers du skate, du streetwear et de la culture populaire mélangés à un esprit très mode/luxe. Créée dans un immeuble parisien qui a donné son nom à la marque, 8IGB revendique la liberté, l'ouverture d'esprit, et une vision décadente et poétique de la vie.

Comme son logo phallique et son slogan "I don't match" l'indiquent, 8IGB entend bien briser les carcans et les catégories et rassembler "la catégorie des gens sans un milieu en particulier". L'ADN de 8IGB community clothing peut se résumer en un mot (Détournement) au sens large; détournement graphique, détournement dans la présentation, détournement des formes basiques de la garde-robe du quotidien.

La marque prend souvent comme source d'inspiration des sujets qui ne sont pas attractifs ni fashionable à première vue, avec une véritable obsession pour les outsiders et les loosers, que 8IGB rend désirable à travers des graphismes qui parlent à tout le monde, des couleurs vives et ses présentations/installations qui rappellent tellement les galeries d'art contemporain.

8IGB community clothing est né dans un petit immeuble au n°8 d'une petite ruelle du 18ème arrondissement de Paris ; 8IGB signifie en fait 8 Impasse Grosse Bouteille (l'adresse de cet immeuble). Ce bâtiment est l'endroit le plus utopique jamais vu, c'est là que les gens vivent les portes ouvertes, où chaque voisin est un meilleur ami, où l'on ne se sent jamais seul, où vous pouvez peindre, lire ou boire une bière ensemble dans la cour, où il y a toujours une place pour qui veut se joindre au groupe. La philosophie 8IGB est : "open doors, open hearts and open bar".

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Ruben Bissoli
8IGB community clothing | Paris

"Je voudrais que mes vêtements provoquent un effet madeleine de Proust, qu’ils transportent vers un souvenir agréable, ressentir des odeurs, avoir ce sentiment particulier de léger frisson qui survient lorsqu’on revit un moment particulier qui était stocké dans la mémoire."

Peux-tu te présenter rapidement ?

Ruben Bissoli, âge, ne vaut mieux pas le dire (rires). Je suis issu de deux écoles de mode très différentes, la première est Istituto Marangoni Milan, la seconde est Studio Berçot à Paris. J’ai appris deux façons très différentes de travailler mais finalement très complémentaires.

Comment en es-tu arrivé à t’intéresser à la mode ?

J’ai toujours aimé dessiner étant enfant. Je dessinais un peu de tout, mais un jour, j’ai commencé à dessiner des tenues (plutôt des costumes) et à les découper pour les assembler sur des sortes de poupées en papier. Je pense que la sensibilité pour le vêtement me vient de ma mère, qui m’a toujours laissé choisir mes propres vêtements et aussi les siens dès le plus jeune âge.

Quel est le nom de ta marque ?

Ma marque s’appelle 8IGB community clothing. Le slogan community clothing est important pour moi car c’est le nom que mon groupe d’amis donnait à l’immeuble où on habitait lors de la création de la marque. L’âme 8IGB existait avant que j’en fasse une marque de vêtements, ma mission était celle de traduire l’incroyable atmosphère qui régnait dans cet immeuble en vêtements. Certes, je suis seul à créer les pièces, mais derrière, j’ai un fort groupe de soutien moral. 

Comment a commencé 8IGB community clothing ?

8IGB a débuté avec de faux vêtements, principalement des t-shirts, créés digitalement et présentés sur les réseaux sociaux. Au bout de l’énième message « où je peux acheter ça ? », j’ai décidé de les fabriquer réellement, au début en customisant, maintenant 8IGB a de vrais patronages et un véritable atelier derrière qui produit les vêtements.

Trois mots pour qualifier ta marque ?

Détournement, ironique, culture populaire et, je suis obligé d’en rajouter un quatrième, enfance. 8IGB aime utiliser des éléments que tout le monde croit connaître par cœur et les détourner pour prouver que la réalité n’est pas toujours ce que l’on croit, et qu’au fond, il n’y a pas de réalité. La marque est peut-être plus dirigée vers un public sensible à la mode, mais elle aime bien penser qu’elle peut parler à un public plus large car elle utilise des codes de la culture populaire qui peut interpeller n’importe qui. Enfance, parce que 8IGB utilise souvent des références qui viennent du monde de l’enfance (du moins celle de ma génération) comme un moyen d’évasion et plonge les gens dans un univers moins pesant et plus rêveur. J’espère avec 8IGB susciter un sentiment de nostalgie positif et énergisant.

Comment l’enfance se dévoile ? À travers tes pièces, ta communication, sous d’autres aspects ?

L’enfance s’exprime dans les inspirations, mais je crois surtout dans la façon de les traduire dans les vêtements, parfois un peu volontairement de façon littérale et naïve. J’aime provoquer le sourire. Dans la communication également, j’essaye toujours de m’amuser et de faire les choses de manière ludique, je prends le temps de trouver un petit twist amusant, même pour annoncer les soldes (rires).

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LOOK SPLIT SALOPPETTE DENIM 1 scaled

As-tu une signature ?

Le logo est très reconnaissable, donc quelque part, il est un peu devenu la signature. Mais en termes de vêtements, je pense que les découpes brodées sur les côtés des pantalons, qui rappellent les chaps western, sont devenues un élément très reconnaissable.

Que veux-tu que les gens ressentent en portant tes créations ?

Je voudrais que mes vêtements provoquent un effet madeleine de Proust, qu’ils transportent vers un souvenir agréable, ressentir des odeurs, avoir ce sentiment particulier de léger frisson qui survient lorsqu’on revit un moment particulier qui était stocké dans la mémoire. C’est beaucoup demander. Si les gens se sentent fiers, différents et uniques, c’est déjà une grande satisfaction.

Tes créations éveillent en toi cet effet madeleine de Proust ?

Oui bien sûr, plus qu’à n’importe qui car elles parlent de mes références, mon enfance. Les vêtements sont directement connectés à ma mémoire.

Quels sont tes designers préféré.e.s ?

Glenn Martens (Y Project), Martine Rose, Demna, Botter, Masayuki Ino (Doublet), et de la vieille garde, J.P. Gaultier, Raf Simons, Martin Margiela…. et beaucoup d’autres. La liste est longue, heureusement (ou malheureusement), il y a beaucoup de créateurs incroyables avec des talents exceptionnels.

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?

J’aimerais collaborer avec une marque de chaussures et plus particulièrement CAMPER. J’aime beaucoup camper lab, leur ligne commerciale a beaucoup de potentiel et se différencie vraiment des autres marques. Que ça marche ou non, ils continuent dans leur style et je trouve ça très fort. Sinon, même si c’est vraiment très très loin d’être possible maintenant, j’aimerais un jour avoir la chance de diriger une saison chez Jean Paul Gaultier. Gaultier, c’est un des premiers créateurs qui m’ait donné envie de faire ce métier; le fait qu’on l’appelait « l’enfant terrible » n’est pas anodin.

La création mode est-elle un art ?

La mode peut être plusieurs choses selon qui la fait. Certains en font un art, d’autres de l’artisanat, d’autres de la science et d’autres juste du pur business. La mode est très vaste et variée, elle peut être dix choses à la fois.

Des conseils à donner aux jeunes créateurs qui souhaitent lancer leur marque ?

Donnez-vous le temps et les moyens de connaître un maximum de choses sur la mode et les vêtements mais aussi sur vous-même. Si “qui vous êtes” est clair pour vous, vos vêtements vont transmettre un message clair et simple. Surtout, appropriez-vous d’un savoir-faire que personne n’a. Je pense qu’on va vers une mode qui valorise la manualité et l’artisanat, le fait de développer une technique personnelle va faire la différence ; tout le monde a des idées mais peu savent les réaliser.