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La Bananeraie

Histoire de la marque

La Bananeraie est une marque française, fondée par Anouk Pépin, une créatrice engagée pour une mode sensible et écoresponsable. La Baneneraie propose des accessoires uniques, upcyclés et unisexes, issus de sélections chinées de foulards imprimés et de toile de Jouy issus de la seconde main ou de stocks dormants. Il s'agit d'une production artisanale avec des designs réfléchis à l’écoute de la matière et de ses caractéristiques.

Une pièce La Bananeraie, qu’elle soit un sac ou un vêtement, est un accessoire. Aussi pratiques qu’ornementales, nos pièces accompagnent vos looks les plus simples comme les plus déjantés, vos jours comme vos nuits, vos étés comme vos hivers. Elles sont faites pour chacun.e.s d’entre vous, vous n’avez qu’à vous les approprier.

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ANOUK PEPIN
Paris | La Bananeraie

"Quand je crée, je ne m’inspire pas de photos, je ne fais pas de moodboard. Quand j’arrive devant une matière, c’est elle qui m’inspire. C’est ce qui fait la beauté de l’upcycling. C’est une belle histoire entre toi et la matière."

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis Anouk, j’ai 20 ans et je suis actuellement en licence pro métiers de la mode. J’ai créé ma marque La Bananeraie en 2018. À la base, je faisais que de la sacoche banane sur-mesure. J’ai arrêté car les gens me prenaient pour une couturière et non une créatrice, ça m’a permis de me faire la main. J’ai changé de business model, j’ai déposé le nom de ma marque, puis j’ai développé des collections de pièces uniques. Je communique à fond sur mes engagements écologiques et ma vision de la mode : sensible, transparente, libre, écologique.

Comment en es-tu arrivé à t’intéresser à la mode ?

C’est une bonne question. À la sortie du collège, j’ai demandé à ma mère si je pouvais faire un lycée pro mode. C’était ma passion, je ne faisais que ça. Je récupérais des choses que les gens jetaient, c’était pas du tout dans le délire de mes parents. Au final, j’ai fait un bac ES. Je me suis beaucoup intéressée à la politique, c’était soit sciences PO, soit la mode. Aujourd’hui, je considère que je fais également des choix politiques à travers mes créations.

L’ambiance Duperré est très spéciale, c’est l’école parisienne de base. Je viens de banlieue, la mentalité est différente. Je suis arrivée dans ce milieu de la mode, de Paris, où les gens sont dans l’apparence. Je me demandais si je voulais vraiment être là, surtout que l’impact écologique de la mode est mauvais. J’ai découvert qu’une nouvelle facette de la mode était possible, une mode écologique. J’ai eu une illumination car j’étais entre la passion et le rejet. Au final, je veux agir pour le monde à travers la mode.

Quel est le nom de ta marque ?

La Bananeraie. Je ne faisais que de la sacoche banane, sur un défi de mon frère, qui disait que c’était l’accessoire ringard tendance. J’ai trouvé le défi cool et j’ai voulu lui créer une banane qui lui plairait. La bananeraie est une plantation de bananier, l’idée est que chaque fruit est unique dans la plantation. Le concept est le même, mes bananes viennent de la même production mais sont toutes différentes.

Trois mots pour la qualifier ?

Sensibilité – L’idée est d’instaurer une histoire entre la créatrice et la matière qu’elle transforme, entre le consommateur et sa pièce, mais aussi créer une relation directe de confiance entre le créateur et le client.

Transparence – Il faut faire naître une confiance, le consommateur a besoin de connaître le circuit de ce qu’il achète. La manière dont le produit est fabriqué, avec qui, quels outils. Surtout qu’avec la crise actuelle, les gens ont l’impression qu’on leur cache des choses, qu’on leur impose des mesures. Les gens ont fait un transfert de cette sensation sur leur mode de consommation, avec tout ce greenwashing qui se développe, par exemple chez H&M. C’est un pansement sur une plaie ouverte et les gens commencent à se conscientiser et à ne plus y croire, ils ont besoin d’une réelle transparence. Une collection capsule n’a pas de vrai impact, il faut retourner complètement les business models existants.

Durabilité – Le monde va mal, on essaie d’amortir les dégâts et d’apporter notre pierre à l’édifice. On peut produire rapidement, de manière compétitive, tout en étant écologique.

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?

Quand je crée, je ne m’inspire pas de photos, je ne fais pas de moodboard. Je déteste en faire, ça ne me correspond pas. Quand j’arrive devant une matière, c’est elle qui m’inspire. Je n’ai jamais créé en ayant une idée, puis en allant chercher le tissu.

Je me demande comment je vais réutiliser tel élément pour faire la sangle etc. C’est ce qui fait la beauté de l’upcycling, il y a plein d’idées que je n’aurais pas eu au préalable.

C’est une belle histoire entre toi et la matière, dans ce monde de la mode régie par la surconsommation et la surproduction. À travers mes sacs, j’essaie de permettre à chacun.e d’exprimer sa singularité et non de se fondre dans la masse en étant victime du système des tendances et du renouvellement perpétuel. C’est cette philosophie qui permet à une pièce d’être durable dans une garde-robe.

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Quels sont tes projets futurs ?

Continuer à créer des sacs et vêtements uniques et upcyclés de manière artisanale, travailler de manière plus poussée la communication qui n’est pas mon point fort, peut être en faisant appel à des stagiaires. J’aimerais aussi beaucoup participer à nouveau à des événements engagés (conférences, tables rondes, salons…) car la première conférence à laquelle j’ai participé (ESMOD DETOX) a été l’une de mes meilleures expériences professionnelles, en terme de rencontres, de découvertes, et de visibilité. À travers un discours où je ne vends pas mes produits mais je raconte mes valeurs, et c’est ça que je souhaite continuer à faire.

Comment communiques-tu ?

Difficilement, ce n’est clairement pas mon fort. Avant d’être forcée de m’adapter au digital avec la crise sanitaire, je n’y connaissais rien du tout. Je ne postais que des photos bien léchées de produits finis, je ne parlais pas à la première personne, je ne parlais que de mes produits. Aujourd’hui, j’ai un peu appris, et je commence à prendre un vrai plaisir à communiquer sur Instagram. Je communique plus sur le processus de fabrication, je me montre un peu plus, j’essaye de proposer du contenu interactif et de prendre à parti ma communauté.

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Peut-on d’ores et déjà acheter tes pièces ?

Sur ma marketplace bananeraiela mais aussi sur Depop et CrushON. Tu peux aussi m’envoyer des messages privés sur Instagram. Je vais également organiser des pop-up stores prochainement.

Quelles sont tes ambitions pour l’avenir ?

De vivre convenablement, modestement mais toujours en gardant mes ambitions écologiques. Mon but n’est pas de gagner ma vie de manière pécuniaire, mais de continuer à m’engager.

Ya-t-il un aspect de la mode que tu n’apprécies pas ?

Plein ! Concernant la mode dans laquelle je m’inscris, j’aime tout : l’espoir, le pragmatisme, le fait qu’on ferme le bec de tous les mauvais parleurs qui veulent la croissance économique maximale. Il y a d’autres manières de faire. Les gens pensent qu’il faut toujours adapter un modèle. Le but n’est pas d’adapter, mais d’ouvrir un nouveau paradigme. Je n’aime pas l’uniformisation, l’excessivité.

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Qui est ton designer préféré ?

Martin Margiela, pour la personne qu’il était. C’est un des précurseurs de l’upcycling. C’est le premier qui a fermé les pièces de son défilé avec du scotch. Il a compris le principe avant que l’on utilise ce mot.

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Martin Margiela

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?

La RATP par exemple, qui me fileraient des vieux tissus de leur siège.

As-tu une signature ?

Mon étiquette. J’imprime tous mes trucs chez moi. Je la mets à l’extérieur, elle est visible.

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Si tu étais une période de l'histoire d'un point de vue mode ?

Demain. L’idée est de vivre demain, pas hier.

La création mode est-elle un art ?

Ça peut, quand tu fais de la pièce unique. C’est quelque chose que tu ne pourras pas reproduire. C’est un instant, c’est un moment, un lieu. C’est ça, l’art.

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Des conseils à donner aux jeunes créateurs qui souhaitent lancer leur marque ?

De se lancer, pas sans réfléchir, mais de ne pas attendre d’être prêt car on ne l’est jamais à 100%. Rencontrer ta clientèle t’aide à construire ta marque.

Il faut tâter le terrain, tu n’auras pas une notoriété tout de suite, comprends ta cible et le marché dans lequel tu t’inscris.

J’ai fait les choses dans le désordre. Il ne faut pas oublier de faire des études de marché, son business model, comprendre ta proposition de valeur.