"Je veux montrer quelque chose de très positif. Mon univers a pour but premier de s’amuser, ne pas tout prendre au sérieux et jouer d’un vêtement à l’autre pour créer une idée, une ambiance ou un personnage. Ma marque est joyeuse et innocente par ses couleurs, ce côté rayonnant. Je veux que les gens se sentent joyeux, libérés, heureux en portant les pièces."
Je m’appelle Loghan Troadec, j’ai 23 ans, et je viens de Quimper en Bretagne. J’ai effectué 4 ans à l’Atelier Chardon Savard (3 ans à Nantes, et 1 an à Paris), et j’ai un Master Créateur de mode.
De nombreux créateurs ont rêvé d’en faire leur métier dès leur plus jeune âge. Cela n’a pas été mon cas. J’ai d’abord voulu travailler dans un tout autre domaine en sortant du collège. J’ai fait une première année en STL, une branche qui m’a reconnecté au monde animal. J’ai ensuite recherché un parcours différent, et je me suis souvenu qu’un professeur de primaire me répétait que je finirais dans une filière artistique. J’ai donc cherché un lycée qui pourrait me correspondre et j’ai commencé un bac Métiers de la mode et des vêtements par curiosité. Je ne remercierai jamais assez ce professeur.
LOGHAN TROADEC. J’ai fait le choix d’utiliser mon nom et prénom en guise de marque. Après de longues recherches, je me suis posé la question : pourquoi devoir trouver un nom alors que mon travail reflète à lui seul mon univers personnel ?
Joyeuse – Ludique – Innocente.
Je veux montrer quelque chose de très positif. Mon univers a pour but premier de s’amuser, ne pas tout prendre au sérieux et jouer d’un vêtement à l’autre pour créer une idée, une ambiance ou un personnage. Ma marque est joyeuse et innocente par ses couleurs, ce côté rayonnant. Je veux que les gens se sentent joyeux, libérés, heureux en portant les pièces.
Elle est également ludique dans cette idée de jouer avec le vêtement. Par exemple, certaines pièces n’ont aucune couture, tu peux complètement détruire le vêtement et le remonter selon tes envies.
Mes inspirations sont basées sur mon enfance, les souvenirs et la nostalgie. Je ne parle pas forcément d’une nostalgie négative, cela peut–être de bons souvenirs d’enfance. Ma collection Printemps-Été s’inspire des vacances avec mes parents, le soleil, la piscine etc. Dans mon moodboard, il y a de vieilles photos de famille, des photos de moi étant petit.
Mes inspirations ne sont pas forcément des modèles établis. Dans ma collection SS21, j’ai voulu raconter mes vacances enfant auprès de ma famille, la plage (d’origine Bretonne, j’y ai vécu toute mon enfance), je détourne les objets également. Une bouée, un toboggan de piscine ou encore le camping, tous leurs détails m’intéressent et m’inspirent.
Je souhaite pouvoir continuer à créer mes collections, trouver un studio afin d’y développer la marque avec une petite équipe. Je compte également participer à des concours afin de développer ma notoriété.
Bien que le genre n’ait pas une importance primordiale dans mon travail, je travaille sur des morphologies dites «masculines». Entre deux morphologies, le travail n’est pas le même pour un vêtement (poitrine, hanches, pinces sur les vêtements etc.) et c’est avec le Menswear que je me sens le plus libre. Mais je ne reste pas fermé à l’idée.
La communication est l’outil le plus important pour développer une marque. J’utilise les réseaux sociaux avec des publications d’édito, des vidéos pour présenter ma première collection, ainsi que les parutions dans les magazines, clips vidéo etc. Je travaille actuellement sur un site web, et également sur de l’affichage sauvage dans Paris.
Aujourd’hui, la production de pièces n’est pas évidente dans les débuts d’une marque. Je vends deux modèles de t-shirt représentant l’univers de la collection SS21. Je pense également vendre des accessoires, et évidemment à long terme, j’aimerais réaliser une production de mes pièces.
Les ventes se feraient en quantité limitée, quoi qu’il arrive. Je ne veux pas suivre ce mouvement de vente à outrance. Par exemple, le sac se vendrait sous 4 coloris, avec 4 exemplaires par couleur.
J’apprécie énormément le travail du Belge Walter Van Beirendonck, du Taïwanais Angus Chiang, ou encore de la marque émergente Botter.
La mode est devenue très souvent un simple business, qui par conséquent fait perdre la qualité, le savoir-faire et la créativité de celle-ci. La fast fashion a détruit le design, le respect environnemental et humain. Heureusement, une prise de conscience collective est de plus en plus présente.
Sans aucune égérie fixe, je pense à une personne artistique qui aime faire la fête, entourée de ses amis créatifs eux aussi. Il est ouvert d’esprit, et possède une mentalité plutôt queer.
Nous sommes peu nombreux à réaliser des pièces dans un ADN super coloré, humoristique, et ludique. Je pense que cela peut faire la force de ma marque.
C’est un art à part entière. La mode est un processus créatif, elle fait rêver, parfois oublier la réalité et aide à se développer. La mode peut s’inspirer de l’art plastique, l’art plastique peut s’inspirer de la mode. Les deux univers sont pour moi très liés.
Ne jamais rester seul, le partage est une force et aide à avoir un œil extérieur.
S’écouter avant tout et développer au maximum sa créativité.