Menu
Menu
À travers ce projet, je cherche à transmettre cette énergie vitale, naturelle, chaotique - cette joie intense, cette mélancolie, ce bien-être - de l’enfance.
Clément Douillet, 30 ans, j’ai grandi en moyenne montagne aux alentours de Grenoble, dans les Alpes Françaises. Ingénieur de formation, j’ai toujours entretenu une curiosité artistique et entrepreneuriale en parallèle de mes études – musique électronique, organisation événementielle, photographie, graphisme, couture, etc. Mes expériences professionnelles dans la recherche scientifique, la culture, les organisations non-gouvernementales internationales m’ont enrichi et ont graduellement renforcé ma capacité – et mon goût – à gérer des projets multisectoriels. Je crée en 2021 ma première entreprise – et marque de mode – pour répondre à ma volonté de réaliser des beaux vêtements et développer un projet artistique pérenne.
La marque porte mon nom de famille, Douillet. C’est un adjectif qui transmet un sentiment de douceur, de réconfort : un appel à la sensibilité que je chéris particulièrement.
Je voulais un projet radicalement innovant – des vêtements issus d’un processus de fabrication entièrement relocalisé. Ce n’était pas uniquement la volonté de travailler en France, avec des ateliers locaux, mais surtout d’utiliser des matières premières présentes sur le territoire et pourtant dévaluées (notamment la laine française – dont j’étais convaincu du très grand potentiel). Je voulais me baser sur l’existant et le local : des acteurs locaux produisant et transformant une ressource millénale locale. Bref, à mes yeux, faire bien, c’est faire ici.
Je voulais également que ce projet soit artistique et profondément humain – transcender la simple entreprise de prêt-à-porter pour s’intéresser à la condition humaine, à la “spiritualité contemporaine”, à la nature commune et sauvage, aux cultures, etc. Ce projet me permet d’expérimenter – artistiquement, de chercher, de questionner : c’est un socle de réflexion sur nous-même, sur notre rapport aux autres et à la nature.
Sensible, authentique, exploratoire.
L’univers qui m’est cher est celui de mon enfance : de la famille, de la complicité, de la nature, des saisons, des animaux sauvages et communs, de la moyenne montagne, de la vie semi-rurale, de l’apprentissage, des créations, des expérimentations, etc.
À travers ce projet, je cherche à transmettre cette énergie vitale, naturelle, chaotique – cette joie intense, cette mélancolie, ce bien-être – de l’enfance. J’essaye d’ouvrir la porte à un univers sérénisant, personnel – où chacun et chacune peut se confronter, se re-familiariser avec sa nature sauvage, ses émotions, son environnement.
Je suis fasciné par “le passé”; les cultures “ancestrales”, la nature primaire – des origines de l’homme jusqu’à nos jours : comprendre notre héritage culturel, génétique, notre rapport aux animaux, à la nature – comprendre l’être humain dans sa globalité est une source d’inspiration sans fond.
Je crois que la première pièce créée – un bonnet en laine mérinos d’Arles, sans teinture, sans couture, filé et tricoté en France – est celle qui est la plus représentative de mes choix environnementaux et sociaux. C’est une pièce qui est maintenant remplacée par des pièces plus “fortes” mais qui restera toujours la “numéro 1”.
Je veux que chacun et chacune qui porte les pièces Douillet puisse se sentir intimement protégé et connecté : en accord avec son “intériorité” – apaisé et serein – en lien avec son entourage – ouvert sur le monde extérieur et empathique – et conscient de sa relation privilégiée à la nature – de sa nature sauvage et animale.
Les vêtements sont pensés comme des compagnons fidèles, des amis qui rassurent, qui éduquent, qui font grandir, qui enrichissent.
Vivienne Westwood portrait un message politique fort à travers sa marque de vêtement. Je suis admiratif de son courage, de son ancrage fort dans le paysage social et le politique. C’est certainement ma “personnalité” préférée dans la mode.
Emma Watson est un symbole pour toute une génération – elle porte haut et fort des messages sociaux, et change les mentalités. C’est une réelle “influenceuse” de notre génération, dans le bon sens du terme : elle met à profit sa reconnaissance internationale pour améliorer le monde. Je lui voue un profond respect et ça serait donc un honneur de la voir porter nos créations.
Je pense qu’une collaboration dans le milieu du cinéma, de la musique, ou dans le milieu de la danse serait ce que je préférerais : créer des vêtements autour d’un univers fantastique, onirique, poétique, musical.
La mode exploratoire, humble, consciente de son environnement social, politique : oui, peut-être.
Je pense qu’il est nécessaire de prévenir les jeunes créateurs et créatrices.
La création et le développement d’une marque de mode est un travail de – très – long terme : il faut y mettre toute sa passion, savoir crier haut et fort sa singularité.
Mais il ne suffit pas d’être passionné et artiste, il faut aussi être – ou devenir, ou trouver – un bon gérant. Une marque c’est une entreprise très coûteuse, il faut savoir se lancer – et survivre – en étant polyvalent, réfléchi, diplomate, patient, résistant, curieux, stratège, etc.
Enfin, un dernier conseil : Allez-y. Plongez dans le grand bain. Même si vous ne réussissez pas, vous apprendrez.
