"Notre logo (deux individus qui se regardent), traduit une de nos valeurs de vie : la bienveillance, l’idée de regarder les autres et se remettre en question. Ce logo évoque aussi, et surtout, la notion de communauté. Le pluriel commence à deux. Il nous représente un peu tous les deux – unis dans notre idée, notre projet."
Je suis Louise Bavoux, j’ai 28 ans et j’ai fait un BTS Design de Mode à Marseille il y a quelques années. Cela fait maintenant 6 ans que je travaille dans la mode en tant que designer vêtements et accessoires. J’ai créé Forus Editions avec Gaël Cornet Lombardo, qui est lui, Directeur Artistique et Designer Graphique.
J’ai commencé à être sensible aux vêtements et à la mode très tôt grâce à ma grand-mère passionnée de tricot et sa sœur jumelle couturière hors pair. J’ai commencé à coudre mes premières pièces avec elles à 8 ans. Je me suis en parallèle ouverte au monde de l’art par ma mère qui, dès ma naissance, m’emmenait dans tous les musées et expos du monde.
Forus Editions. « Forus » veut dire « For Us », ce qui signifie « Pour Nous » en anglais. L’idée est que tout ce que l’on crée et propose nous plaise personnellement. Si on ne souhaitait pas porter telle ou telle pièce de nos collections, si on n’était pas sensible à la manière de communiquer, les gens réagiraient de la même manière. On a également beaucoup réfléchi à l’idée de circularité. Notre logo (deux individus qui se regardent), traduit une de nos valeurs de vie : la bienveillance, l’idée de regarder les autres et se remettre en question. Ce logo évoque aussi, et surtout, la notion de communauté. Le pluriel commence à deux. Il nous représente un peu tous les deux – unis dans notre idée, notre projet.
« Editions » car nous avons réfléchi les collections comme des éditions, chacune raconte une histoire à travers le vêtement. C’est aussi un hommage à notre attachement et à la spécialité de Gaël, qui est le monde éditorial et typographique. L’envie étant de laisser une trace du process de travail, de nos collaborations, de l’aventure qu’on vit et vivra avec nos collaborateurs. Et par ces éphéméras éditoriaux (flyer, micro-éditions etc.), on raconte sous un autre angle les tenants et aboutissants de notre projet. Ainsi, cette notion d’édition souligne l’idée de capsule ponctuelle et éphémère.
Toutes nos inspirations proviennent de l’idée du voyage, toujours ensoleillé, et des souvenirs que l’on en garde. On vient tous les deux du sud de la France et c’est aussi notre manière d’ancrer nos histoires dans notre marque. Ensuite, l’inspiration des collections vient de partout : films, livres, documentaires, matières, l’histoire d’un individu… j’imagine un univers visuellement, les couleurs du tableau et de la scénographie qu’on veut raconter à travers les vêtements. Enfin, l’idée est de composer le tableau avec les bons éléments : quelle pièce ? quels tissus ? quel shoot ? C’est à ce moment-là que Gaël retranscrit visuellement ce que j’avais en tête à travers la direction artistique, le design et l’édition.
Positivisme, transparence, modernité. On ne veut pas être moralisateur, juste essayer de faire les choses au mieux en toute transparence, car il ne devrait rien avoir à cacher quand on produit des vêtements. On propose un vestiaire intemporel mais dans l’air du temps, avec des pièces à porter tous les jours qui ont ce « petit truc en plus » (bonne qualité, détails cachés, couleurs et textures, etc.).
On adore les univers et la philosophie de Jil Sander, Martin Margiela, Phoebe Philo, Aphex Twin, Tokujin Yoshioka, Sade, Bret Easton Ellis, Marcel Breuer. Et dans des domaines très différents, d’un point de vue entrepreneurial, on admire également Ramdane Touhami.
Le sourcing tissu est l’étape la plus importante, car la plus hasardeuse en fonction des stocks dormants que nous dénichons. Ils doivent correspondre à l’univers que l’on veut raconter et aussi avoir les compositions les plus naturelles possible, en plus d’avoir assez de métrages.
Nous avons participé à notre premier pop-up store au mois d’octobre et nous prévoyons d’en faire d’autres d’ici la fin de l’année. Nous avons aussi engagé une couturière pour réaliser les pièces à la demande dans un timing raisonnable. Nous prévoyons également de collaborer avec pleins de gens super talentueux sur nos projets, dans des domaines différents. C’est aussi comme ça qu’on peut avancer ! Et bien sûr, continuer à sortir de nouvelles éditions pour raconter encore plus d’histoires. On développe également une ligne plus image, avec des pièces un peu plus fortes à mixer à notre vestiaire intemporel.
Grandir à taille humaine. C’est ce que je veux préserver et je suis convaincue que c’est possible. Retourner à l’ancienne, aux maisons de prêt-à-porter semblables aux maisons de coutures avec des modélistes et couturières en interne. Nous voulons aussi présenter un vestiaire complet Forus : chemise, pantalon, manteau, t-shirt, casquette, lunettes… à porter tous les jours !
Nos détails sont dans la subtilité : les fentes côtés pour plus d’aisance, notre étiquette logotypée avec le nom du client à l’intérieur et le numéro de la pièce qu’il porte… Notre signature la plus forte est notre logo que l’on commence à mettre en avant sur les pièces.
Une photo de famille. Il n’y a pas de personnification de notre marque. Chacun peut se sentir concerné par notre projet.
L’incontournable Chemise Lucien, première pièce qu’on a créé et qu’on ne cesse de peaufiner jusque dans les moindres détails. C’est la plus intemporelle et celle qu’on décline dans pleins de tissus. Chaque nouvelle pièce devient ma préférée, comme la Veste Cali dernièrement. On est en train de bosser sur de nouvelles pièces pour enrichir le vestiaire Forus.
On est inspirés par des univers très différents comme Drive, Akira, Le Talentueux Mr. Ripley, Saturday Night Fever…
Une collaboration avec Sabine Marcelis, avec qui on pourrait rendre notre vision pluridisciplinaire et traduire notre univers de manière sculpturale.
Il n’y a pas de barrières qui tiennent, j’ai appris à faire péter les miennes avec le temps et les expériences. Je dirais aussi que chaque jour est un défi, mais c’est l’expérience la plus enrichissante qui soit.