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QUID.AM

Histoire de la marque

Quid.am est une marque de prêt-à-porter masculine mixant un vestiaire vintage au street art. Aude Mullet est une jeune styliste et graphiste lilloise qui s’est lancée dans l’art de rue, où elle esquisse quelques portraits à la craie ou au feutre. Ses silhouettes au trait abstrait, sont des personnes ordinaires, des passants que l’on croise tous les jours ou encore des visages auxquels nous pouvons nous identifier. À travers ses collections, Aude souhaite mettre en avant des artistes street art. Le dernier en date est Mister P, artiste lillois dont la pièce maîtresse est le collage du général de Gaulle.

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Aude Mullet
Lille | QUID.AM

"Je m’appelle Aude Mullet, je suis diplômée ESMOD, en spécialité Homme. Je suis styliste/graphiste, et aussi modéliste. J’ai créé ma marque QUID.AM, qui est maintenant devenue un blaze de street art."

Comment en es-tu arrivée à t'intéresser à la mode ?

Je suis issue d’une famille tournée vers l’art. Ma grand-mère aime les beaux vêtements, les belles « toilettes ». Ma mère faisait de la couture, elle me confectionnait des vêtements quand j’étais petite. Ma tante est artiste peintre et organise des expositions, et ma mère fait aussi de la peinture. Du coup, j’ai commencé à faire des dessins dès mon enfance, et je me demandais ce que je voulais faire. J’ai hésité entre graphiste, décoratrice d’intérieur. Puis entre le graphisme et le stylisme, j’ai fait le choix d’être styliste car il est beaucoup plus facile de travailler à son compte. Je peux avoir les 2 casquettes aussi, c’est justement le cas aujourd’hui.

3 mots pour qualifier ta marque ?

Street-art, vintage et savoir-faire.
C’est une marque qui met en avant un vestiaire masculin vintage, le tout mixé avec du street art. Pour cette collection, l’artiste Mister P m’a laissé utiliser son image pour en créer des motifs. Le but est de faire à chaque fois une collection différente, avec un artiste diffèrent, tout en mettant en avant cet artiste. Pour le côté savoir-faire, je veux mettre en avant la qualité et la durabilité du vêtement.

Pourquoi le prêt-à-porter masculin ?

C’est un univers qui me correspond beaucoup plus. J’ai essayé de dessiner pour de la femme mais je me sens plus à l’aise chez l’homme. Je me sens beaucoup plus inspirée.

C’est aussi un univers qui manque de créativité et d’audace. Je veux changer un peu ce côté très simple du vestiaire masculin.

Quel est le nom de ta marque ?

QUID.AM. C’est un mot qui signifie « une personne inconnue », qui n’a aucune caractéristique sociale. On ne connaît ni son sexe, ni sa tranche d’âge. Étant une marque accessible à toutes les générations, et tous les genres, je souhaitais mettre en avant cet aspect dans le nom. Quidam est un mot oublié de la langue française. Cette langue est tellement riche que l’on oublie un grand nombre de termes, comme celui-ci, ce qui est dommage. Ma marque a un côté vintage au niveau de la forme du vêtement, et le message que je transmets à travers son nom c’est justement qu’il ne faut pas oublier les mots, comme il ne faut pas oublier les vêtements. 

Quelle est ta pièce favorite dans ta collection ?

Dans ma collection, chaque silhouette a un nom. J’utilise d’anciens prénoms pour les nommer : Philibert, Charlot, Louis… Ma tenue favorite (ci-dessous) est composée d’un manteau, d’une chemise, et d’un pantalon golf. Le manteau est la pièce sur laquelle j’ai réalisé le plus gros travail. J’y ai effectué un entoilage façon « maître tailleur ». L’entoilage ne se voit même pas car il est effectué à l’intérieur du vêtement, mais il permet à la pièce de mieux tomber sur le corps. Techniquement, j’ai retravaillé la laine issue d’un fournisseur roubaisien. J’ai fait bouillir la laine pour créer un effet plus usé, plus authentique.

Pour la chemise, j’ai travaillé le motif avec l’œuvre de Mister P, et le col est amovible. Le pantacourt est une pièce taille haute, à pinces, ouverture sous pont. J’aime beaucoup ses rayures tennis.

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"Philibert", composée d'un manteau, d'une chemise, et d'un pantalon golf.

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?

De la street ! (rires…) J’observe beaucoup les gens dans la rue, la façon dont ils s’habillent… Je m’intéresse aussi aux street looks de la Fashion Week. Sinon, je m’inspire également d’anciennes photos, d’anciennes cartes postales. Le fait d’aller dans les friperies peut également m’aider à m’inspirer.

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Quels sont tes futurs projets ?

Continuer à faire du Street Art. Je voudrais également partir a l’étranger pour gagner plus d’expérience, prendre du recul, et avoir une plus grande ouverture d’esprit, ce qui sera utile pour trouver l’inspiration. Je pense à la Suède, étant un pays qui m’attire de par sa mentalité, son style de vie, et son univers artistique.

Comment communiques-tu ?

Je communique beaucoup via Instagram, même si je ne publie que très peu. Sinon, j’essaie un maximum d’être présente hors réseaux sociaux, en participant à des expositions, des vernissages, et des défilés. Je compte également faire des collabs avec différentes marques, comme je l’ai par exemple fait avec Les Bretelles de Léon.

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?

HOPARE. C’est un Street artiste parisien. J’ai déjà utilisé sa technique lors d’un projet Esmod, et j’ai adoré son univers. C’est ce qui m’a d’ailleurs aidé à découvrir le concept de ma marque : le mélange Vêtement/ Street Art.

Si tu étais une période de l'histoire ?

Un mix entre le début du début du 20ème siècle, pour la forme du vêtement et la technique, et les années 80-90, pour les débuts du Street Art.

De quoi es-tu la plus fière ?

Mon évolution dans le domaine du Street Art. Je suis très impliquée dans ce thème et je reçois beaucoup de retours positifs, ce qui est flatteur, et me donne envie de continuer.

Des conseils à donner aux jeunes créateurs ?

Être sûr de son univers, de ce que l’on veut présenter. Je pense aussi qu’il est très important d’avoir une pièce phare, car c’est elle qui va te permettre de donner beaucoup plus de visibilité à ton projet.

Selon toi, la création mode est-elle un art ?

Oui. La mode est créée à partir des émotions d’une personne, et elle procure aussi de l’émotion chez les autres, ce qui est le but de l’art à mes yeux.