"J’aime lorsqu’il n’y a pas d’idée de frontière et encore moins de hiérarchisation entre les différentes disciplines artistiques, époques, cultures. Pour moi, ou du moins mon projet, tout ce qui est visuellement attractif a sa place dans Retinattraktiv."
Nathan Retina, 30 ans, formation en dessin, arts visuels, vidéo, beaux-arts.
Mon travail en dessin portait beaucoup sur le corps et l’anatomie humaine, ainsi que son mouvement. Parallèlement, les techniques d’impression comme la gravure ou la sérigraphie me plaisaient beaucoup, et j’en suis venu à imprimer sur différents matériaux dont le textile. L’idée de créer des œuvres plus proches de l’objet (et donc intégrées dans le quotidien), comme le font les designers ou architectes, m’attirait également. Je pense que c’est un mélange de tous ces intérêts qui m’a amené à m’intéresser à la mode et penser à des visuels sur vêtements.
Mes inspirations viennent de beaucoup d’artistes visuels. Pas mal de dessins et peintures, toutes époques confondues, avec une prédominance des arts “primitifs” (et le fait que leur art soit sur des objets fonctionnels également, je suis notamment inspiré par les parures et armures), l’art religieux, les dessins et peintures académiques. Pas mal d’artistes plus récents aussi, du XXe et XXIe siècle, incluant peintres, sculpteurs, dessinateurs, illustrateurs, tatoueurs, danseurs/chorégraphes ou designers.
Retinattraktiv, littéralement qui attire la rétine, qui attire l’oeil. J’aime lorsqu’il n’y a pas d’idée de frontière et encore moins de hiérarchisation entre les différentes disciplines artistiques, époques, cultures. Pour moi, ou du moins mon projet, tout ce qui est visuellement attractif a sa place dans Retinattraktiv. L’orthographe quelque peu germanophone est surtout une question d’impact, de rythme sonore, et fait référence à des groupes musicaux pionniers comme Kraftwerk ou encore Daft Punk, dont le rythme se comprend dès la lecture de leur nom. Ça me rappelle mon goût pour l’expérimentation, l’exploration et l’auto-production.
Retinattraktiv a commencé le lendemain de la naissance de mon fils. Une sorte d’urgence de poser la première pierre, j’avais pleins de noms un peu imprononçables en tête pour démarrer un projet, j’ai choisi celui-ci sans vraiment savoir ce que j’allais en faire et l’ai déposé à l’INPI. C’était en 2018, mes premiers vêtements ont vu le jour un an plus tard.
Visuel, Protecteur, Futuriste. Mon travail consiste essentiellement à amener des images sur des vêtements, ou accessoires. Je parlais des arts primitifs, souvent réalisés sur des boucliers ou armures, avec un caractère sacré et une force divine les accompagnant. Aujourd’hui, les images sont infiniment plus nombreuses, ce qui en réduit l’impact, mais je pense qu’elles ont toujours une force incroyable. Elles permettent d’influencer, de persuader, ou encore d’encourager la personne qui les verra. Je pense que même s’il y a beaucoup moins l’aspect religieux qu’avant, on leur confère toujours une force particulière. C’est ce que je cherche à amener sur mes vêtements, une protection ou force accompagnant la personne tout au long de sa journée et son futur.
La première que j’ai faite, avant que Retinattraktiv ne démarre, avec un visuel s’étendant sur toute la largeur. Ça a été une galère à faire mais pour moi les bases du projet étaient posées.
Issey Miyake, Jean Paul Gaultier, Alexander McQueen, Hussein Chalayan, Craig Green, Dries Van Noten.
Avec une marque de vêtements de moto ou de sport de combat. Dainese, Venum ou Honda par exemple.
Oui. Pour moi, il s’agit de création comprenant un grand savoir-faire et de l’artisanat, avec des enjeux esthétiques, politiques, et un renouvellement incessant, ce qui se rapproche de ma vision de l’art.