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TARALILA

Histoire de la marque

Taralila est née de l'envie de célébrer l'Humain, la singularité et la diversité. De valoriser la main, le savoir-faire artisanal, les finitions soignées. De l'envie de faire des pièces fortes, avec une certaine beauté dans leur simplicité, aux détails soignés et travaillés. Taralila crée des vestes et pantalons unisexes, à assortir ou dépareiller, à personnaliser. Des pièces aux allures workwear pensées pour s'embellir avec le temps, pour se sentir à la fois décontracté, confortable, et arborer fièrement son propre style.

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Lila Ravaloson
Lille | Taralila

"Je m’appelle Lila Ravaloson, je suis d’origine malgache et espagnole. J’ai fait un BTS design de mode au Lycée Sevigné. Le nom de ma marque est Taralila."

Comment en es-tu arrivée à t'intéresser à la mode ?

Je m’intéresse à la mode depuis le collège. Ma mère a longtemps travaillé à l’opéra de Lille, donc je me suis souvent retrouvée entourée de costumes dont j’étais fan. Quand j’allais la voir dans les loges, je visitais souvent les ateliers, et c’est en observant tous ces costumes que je me suis rendu compte que je voulais faire des fringues, coudre, et travailler sur des tissus.

J’ai commencé les études de mode dans le but de faire des costumes de scène, mais j’ai trouvé la mode tellement passionnante d’un point de vue culturel, que j’ai voulu m’ouvrir sur le prêt-à-porter. Durant nos études, on nous apprend à être des “Dieux créateurs », à vendre du rêve. Ça ne me correspond pas. Je trouve ça passionnant, mais dérangeant. Je ne ressens pas le côté humain.

Raconte-nous ton parcours

J’ai fait un BTS design de mode au Lycée Sevigné. J’ai terminé mes études de mode en 2016 et depuis j’ai travaillé majoritairement pour des marques pour enfants en tant qu’assistante styliste pour Cyrillus, Vertbaudet et Okaidi. Après un premier stage à Londres pour une marque de bijoux indépendante, je suis aussi passée par l’atelier de la créatrice belgo-italienne Gioia Seghers, qui m’a énormément enrichie et sensibilisée au détail.

Je me suis rendu compte que je n’allais pas tenir longtemps en faisant fabriquer des vêtements PAR des enfants de l’autre bout du monde POUR des enfants en France. La plupart des vêtements les plus qualitatifs et vendus les plus chers en boutique sont fabriqués à Madagascar, alors je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec la qualité Malgache…

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3 mots pour qualifier ta collection ?

Multiculturelle, universelle, et raffinée. Raffinée pour la qualité des produits malgache. C’est à l’image de la main d’oeuvre locale, qui joue beaucoup dans le détail. C’est une culture qui affectionne le système D, qui est très débrouillarde et a l’habitude de faire des choses très solides. Il est dans la culture malgache de coudre, les gestes sont toujours très fins et précis.

Quel vêtement affectionnes-tu le plus ?

Le perfecto. Je mets le même perfecto depuis mes 14 ans, il appartenait à ma mère durant son adolescence. J’aimerais faire des vêtements qui puissent créer ce genre de liens. J’aimerais retransmettre la qualité d’antan avec la rigueur malgache. Je veux produire des pièces qui vont s’embellir avec le temps, qui vont prendre la forme de tes mouvements, comme par exemple la veste en jean brut qui deviendra délavée après frottements.

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?

C’est surtout l’univers musical qui m’inspire, particulièrement celui du Jazz. Ma collection de fin d’études portait autour du Jazz, je l’ai appelé “Jam Session”. Je me suis inspirée de l’atmosphère des clubs de jazz des années 20, et des années actuelles. Je participe à pas mal de Jam Sessions, j’adore l’idée d’être à moitié dans le public et à moitié sur scène. J’adore aussi le jeu de lumières, ce qui m’a amené à faire des vêtements oranges et bleus. J’aime aussi le contraste masculin-féminin, car d’un côté tu vois les jazzmen au mix tailoring-oversize, et de l’autre les lady jazz au style dépravé avec des magnifiques robes de diva. Ce monde là m’inspire, et le Hip hop également. Mes influences sont très métissées, j’aime le contraste, le rythme, l’idée de mouvement.

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Je suis moins inspirée par les créateurs, mais j’aime bien Haider Ackermann. J’apprécie également Issey Miyake, pour le travail du pli, du mouvement. Le respect du corps et de la liberté de mouvement dans la création japonaise m’inspire beaucoup. Toujours dans cette idée de mouvement et de mise en valeur du corps, Azzedine Alaïa m’intéresse aussi. Il a fait beaucoup de robes en maille qui mettent en valeur le corps sans contrainte.

Quelles sont les étapes essentielles lorsque tu te lances dans un projet ?

Il n’y a rien de vraiment linéaire. Il y a pas mal d’expérimentations et de phases aléatoires dans la création d’une pièce. Il y a un vrai mix entre le contrôlé, et l’incontrôlé. Si je devais donner mon exemple type, je dirais que la première étape est l’envie. Je me dis par exemple : “il me faut un pantalon”. Je raisonne un peu comme un mix entre chef de produit et styliste. A chaque fois que je travaille sur une pièce, il faut qu’elle soit hybride, métissée (par exemple, le mélange entre cargo et chino). Il faut aussi qu’elle soit quotidienne/confortable tout en étant classe/corporate. Arrivée à la deuxième étape, je fais des croquis. Je pense à la forme avant d’avoir la matière. J’aimerais faire l’inverse, mais je n’ai pas toujours la matière sous la main. Je pense à une pièce, et je fais des hypothèses concernant le choix de la matière, en fonction de la manière à laquelle le vêtement va tomber.

Troisième étape, je passe au montage, avec un croquis plus technique, à plat, symétrique, avec les coutures, les sur-piqûres etc. Ensuite, j’envoie mon travail à l’atelier, qui respecte mon croquis technique. Je reçois les produits et ensuite je passe aux modifications. Et pour finir, après ces modifications, la tête de série qui correspond totalement à mes attentes est créée.

Une égérie pour représenter ta marque ?

Aucune en particulier. Ma marque est unisexe, j’ai besoin d’hommes et de femmes qui portent la culture de mes produits. J’aimerais travailler avec des personnes de la vie de tous les jours, auxquelles on peut s’identifier facilement.

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?

J’aimerais surtout m’associer avec des artistes plasticiens, éloignés du monde de la mode, des artistes marginalisés pour donner une visibilité aux artistes de rue, plutôt que de collaborer avec des designers déjà implantés.

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Si tu étais une période de l'histoire ?​

J’aime les 70’s pour le côté libérateur. J’adore la philosophie des 80’s, mais côté mode je n’aime pas du tout. Les 70’s ont cette idée de liberté, ajoutée à cette idée du “beau” dans la mode.

Si tu étais un lieu ?

Il y beaucoup de lieux dans lesquels je me sens chez moi. Si je devais en choisir un, ce serait le Quartier de Gràcia à Barcelone. C’est un quartier alternatif de designers avec plein d’ateliers d’artistes indépendants. Il y a cet esprit entrepreneurial, beaucoup de créateurs avec des petites boutiques, et surtout un mélange entre les cibles, au niveau culturel et sociologique.

Des conseils à donner aux jeunes créateurs qui souhaitent présenter leur première collection ?

Il faut tout d’abord créer des choses qui nous ressemblent, que l’on se verrait limite porter soi-même, et ne pas chercher à ressembler à d’autres créateurs. Il ne faut pas non plus penser qu’aux pièces créatives, mais avoir également un côté terre-à-terre. Il faut trouver l’équilibre entre les pièces basiques, les pièces créatives, et les pièces « coup de coeur ». Je ne suis pas convaincu qu’il faille un nombre exact de pièces dans une collection mais plutôt un bon équilibre entre les pièces. Les pièces “coup de coeur” sont les pièces vitrines qui te donneront une certaine visibilité. Les pièces essentielles sont ta signature, celles que tu maîtrises sur le bout des doigts. Et enfin, ton fond de commerce : les basiques.

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