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Stéphanie Santos
Luxembourg | STEPHANIE SANTOS

"Je veux que le premier regard vers mes créations éveille la curiosité. Étant donné que mes pièces sont faites pour la femme, je veux qu’elle se sente unique, belle, et confiante. Je considère toutes les femmes comme des déesses. Leur corps doit être valorisé."

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Stéphanie Santos, j’ai 26 ans, je suis d’origine portugaise et née au Luxembourg. J’ai grandi et étudié dans mon pays natal, puis je suis arrivée en France pour étudier le fashion design à ESMOD Roubaix. J’ai découvert l’univers de la fashion tech lors de ma dernière année. J’ai vraiment découvert mon univers et mon ADN artistique pour la mode au cours de cette même année. J’ai ensuite fait un stage chez Iris Van Herpen, puis des études supplémentaires en fashion tech à Amsterdam. En ce moment, je fais pas mal de recherches, et mon but est de créer une startup fashion tech.

Comment en es-tu arrivée à t’intéresser à la mode ?​

Ma mère a toujours été addict aux beaux vêtements. J’ai appris à partager cette passion avec elle. De plus, elle est couturière, donc j’ai toujours en contact avec les machines à coudre et la couture.

Qu'est ce que tu entends par “beaux vêtements” ?

C’est bien sûr très personnel. Ma mère aimait les vêtements qui mettent en valeur la féminité. Un dress code strict, toujours adéquat, qui fait très “femme” mais qui ne tombe jamais dans la vulgarité. 

Quel est le nom de ta marque ?

Ma marque se nomme STEPHANIE SANTOS. Tout simplement car c’est le choix le plus simple au niveau des droits et des licences. J’estime que les marques avec une identité forte sont généralement celles qui portent le nom du créateur. De plus, je n’ai pas trouvé de nom particulier qui exprimait mon univers.

D’où viennent tes inspirations pour tes créations ?

De la nature, principalement botanique. Je m’inspire également d’imprimés ou de formes qui reflètent cette idée de matières organiques, d’éléments naturels. Mes parents vivent près de la forêt, et cet environnement me stimule beaucoup. J’ai besoin d’être dans ce cadre pour créer.

Collection « Black Botanical Garden », par Stéphanie Santos

Combien de collections as-tu réalisé ?

J’en ai réalisé une après Esmod, et j’en ai également créé une assez atypique durant mon cursus à Amsterdam, qui était vraiment spécifique à la fashion tech. J’ai réalisé cette collection à des fins expérimentales, pour la recherche. Elle est en partie bio-plastique, avec le laser cut et des machines très tech.

Il y a enfin ma dernière collection, très botanique, avec des couleurs crèmes et noires. Elle est présente sur mon site stephaniesantos.store. Je travaille actuellement sur ma future collection qui sera axée sur la lingerie.

Trois mots qualifier ta dernière collection ?

Unique – J’essaie toujours d’aller dans une direction innovante, avec une approche différente. C’est un mot que les gens utilisent souvent pour décrire mes pièces. 

Fashion Tech – Je confectionne mes pièces à la main grâce à l’impression 3D.

Élégant / Féminin – Quand je design le tour du corps de la femme, il y a toujours cette nuance, cette muse qui m’inspire. Une femme élégante et très féminine, à l’image d’une déesse.

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Quelle est ta pièce favorite dans tes collections ?

Ma pièce favorite est Camelia Top. C’est un corset fait-main avec des impressions 3D sur du tulle en nylon. Le design de la pièce a été inspiré par la fleur de camélia. 

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Camelia Top, par Stéphanie Santos.

Que veux-tu que les gens ressentent en portant tes vêtements ?

Je veux que le premier regard vers mes créations éveille leur curiosité. Ensuite, étant donné que mes pièces sont faites pour la femme, je veux qu’elle se sente unique, belle, et confiante. Je considère toutes les femmes comme des déesses. Leur corps doit être valorisé. 

Qui sont tes plus grands modèles et inspirations ?

Au niveau des créateurs, il y a Alexander McQueen, Iris Van Herpen… Il y a aussi Gareth Pugh, avec son côté très architectural, avant-garde et très spécial mais tout en restant minimaliste. Ses créations dégagent quelque chose de fort. Enfin, je dirais Issey Miyake qui a également ce côté très minimaliste mais qui va jouer sur le plissé. Il a développé sa propre technique de plissage et joue avec cela pour développer des formes et des volumes uniques.

Collection « Hybrid », par Stéphanie Santos

Quels sont tes futurs projets ?

C’est un peu vague car j’ai plusieurs idées, mais rien n’est garanti. J’ai récemment rejoint un incubateur startup du nom de ANTLER, basé à Amsterdam. Après quelques tests, j’ai été acceptée pour travailler trois mois sur un projet startup. Après ces trois mois, tu fais face à des investisseurs et tu dois les convaincre d’investir dans ton travail. Je me suis associée à une personne déjà présente dans cet incubateur. Nos idées sont similaires, alors on a décidé de collaborer.

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Collection « Hybrid », par Stéphanie Santos

Dans un avenir proche, j’aimerais développer ma startup ou une marque dans la fashion tech. Je veux aller encore plus loin d’un point de vue technologique, avec comme par exemple le scan 3D afin d’identifier les mesures de la personne et de les transmettre directement sur le design et le patronage digital. Avec ces mesures, tu réalises l’impression 3D ajustée au client.

Que fais-tu aujourd’hui pour te faire connaître ?

La communication et le marketing, ce n’est pas mon fort. Je ne communique pas beaucoup car je me concentre actuellement sur la recherche. Sinon, je collabore avec des influenceurs, et j’essaie de partager tout ce que les gens veulent savoir. Je reste ouverte aux discussions avec des gens de milieux différents, je fais pas mal d’interviews avec des magazines ou des blogs. Je n’ai pas encore inclus de budget dans la communication, ce sera pour plus tard. 

Peut-on d’ores et déjà acheter tes pièces ?

Oui, j’ai quelques pièces sur mon site internet. Mes créations sont également vendues dans une boutique luxembourgeoise, et sur la marketplace anglaise Wardrobe of Tomorrow.

STEPHANIE SANTOS est une marque Femme, te verrais-tu lancer une collection Homme ?

Si je peux créer des pièces pour la femme, je pourrais également le faire pour l’homme. Il faudrait par contre que je collabore avec quelqu’un qui a le même univers que moi, mais dont l’ADN s’oriente vers l’homme.

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Si tu étais une période de l'histoire d'un point de vue mode ?

Je serais l’anti-fashion japonais des années 70-80. Issey Miyake et Yohji Yamamoto sont des figures emblématiques de ce mouvement.

Une égérie pour représenter ta marque ?

Je ne choisirais pas une personne vivante, mon égérie aurait plutôt l’image d’une déesse guerrière.

Quelle serait la collaboration de tes rêves ?​

En tant que créateur, je dirais Alexander McQueen. Si je pouvais faire une collaboration avec une personne n’évoluant pas dans l’univers de la mode, je dirais l’architecte Zaha Hadid.

Le Centre culturel Heydar Aliyev à Bakou Azerbaïdjan
Centre culturel Heydar-Aliyev à Bakou, Azerbaïdjan - Conçu par Zaha Hadid

Y a-t-il un aspect de la mode que tu n’apprécies pas ?

Oui, tous les problèmes qu’elle crée. Le plus gros selon moi est l’impact négatif des déchets sur l’environnement. 

La création mode est-elle un art ? 

Oui. Selon moi, tout ce qui identifie la créativité de l’humain est une forme d’art. 

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Des conseils à donner aux jeunes créateurs qui souhaitent lancer leur marque ?

Se lancer est déjà un parcours. Pour développer sa marque, il faut non seulement penser créatif, mais il faut malheureusement penser business aussi, et se créer un profil entrepreneurial. Il faut avoir de la passion, risquer, et avoir confiance en soi. 

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Collection "Black Botanical Garden" - Photographe : Stéphanie Santos | Mannequin : Amber Van Asch

Collection "Hybrid" - Photographe : Julia Ruiz Alcedo | HMUA : Julie Grave | Mannequins : Cara Anna Wagner, Fanny Akimana